Longtemps englué dans une crise profonde, le football marocain reprend peu à peu du poil de la bête comme l'en atteste une année 2011 des plus fastes. A quelques heures du rendez-vous continental tant attendu, les Marocains font preuve de discrétion dans une compétition déjà promise aux Ivoiriens ou encore aux Ghanéens.
Loin d'être arrogante, l'équipe nationale marocaine sera véritablement l'outsider de cette compétition avec notamment des joueurs talentueux, mais encore peu connu dans la planète football, à l'image des Assaidi, Carcela et Amrabat. Un mal pour un bien comme nous dit le dicton, car ces joueurs pourront éclabousser la CAN de leur talent sans la méfiance adverse dont devront faire face les Drogba, Ayew et compagnie. Ainsi, les nombreux émissaires pourront constater [s'il le fallait encore] la rage de ces Lions de l'Atlas nouvelle génération. Aussi, Eric Gerets pourra s'appuyer sur un doux mélange entre expérience et jeunesse là où d'autres équipes arrivent en fin de cycle.
Cependant, la première carte à jouer sera sans conteste l'humilité, car les Lions de l'Atlas ne devront à aucun moment sous-estimer l'adversaire, chose qui pourrait leur porter préjudice. Dans un groupe à leur portée, le onze chérifien aura la lourde tâche de combattre ses bêtes noires que sont la Tunisie et le Gabon. Le premier nommé, a ces dernières années plusieurs fois barré la route des Lions de l'Atlas et tous les supporters se souviennent de la finale perdue en 2004 et la non-qualification à la coupe du monde 2006. En ce qui concerne le Gabon, ce dernier a profité de l'instabilité qui régnait dans le groupe Maroc pour venir à bout du Mountakhab comme l'en atteste les dernières qualifications à la coupe d'Afrique des Nations 2010. Malgré cela, on ne peut omettre que les Lions de l'Atlas restent devant les Aigle de Cartages au nombre de victoires (12 contre 8 pour les tunisiens) et en ce qui concerne le Gabon là aussi le Maroc devance largement son concurrent grâce à ses 7 victoires contre 4. Nul doute que les hommes à Gerets respecteront ces adversaires étant donné leur volonté d'enrailler la mauvaise spirale des dernières années.
En ce qui concerne le petit poucet du groupe, le Niger le doute plane, en effet bien que ces derniers aient été corrigés à Marrakech en février 2011, cette équipe est la grosse inconnue pour le Maroc. Le Niger qui a admirablement barré la route aux Sud-Africains, mais surtout à l'ogre Égyptien, a montré lors des phases de qualification qu'il ne fallait pas la prendre à la légère et là est l'enjeu pour les Lions de l'Atlas. S'il respecte cette équipe comme ils l'ont fait à Marrakech et qu'ils jouent leur jeu, les Marocains peuvent [et doivent] venir à bout de cette équipe encore novice sur le plan continental.
Ainsi, l'enseignement qu'il faut tirer pour mener à bien les espoirs de tout un peuple est sans conteste l'humilité, car en ayant ce rôle d'outsider les Lions de l'Atlas peuvent en surprendre plus d'un. Fort de résultats très convaincants, tels que la victoire à Dakar (2-0) et la correction (4-0) face aux Algériens, tout le travail reste à faire. En effet, ces bons résultats ne sont que les prémices d'une aventure qui s'annonce d'ores et déjà épique. Tout ce qu'attendent les supporters Marocains sont du cran et de la classe à vous de jouer "Ya Oussoud" ! Par Yassin Ibenkouar
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